Vous nous avez quittés pour ce Paris lointain,
Nous avons éprouvés du fond de notre cœur
Qu’en vous nous perdions un précieux bienfaiteur.
Vous étiez pour nous comme un doux rayon de chaleur
Dont le prestige bienfaisant était d’une aimable douceur
Et dans vos grands yeux brillait une ardeur guerrière
Qui donnait à votre personne une allure plus fière.
Votre bonté sans égale est j’ose vous l’avouer
D’un telle simplicité qu’on ne pouvait l’oublier.
Pendant votre séjour à Bordeaux, parmi nous
Vous avez su conquérir la grande estime de tous.
Et votre souvenir gravé au fond de notre mémoire
Sera pour nous comme un beau jour de gloire.
Votre fille aussi, dans la grande tâche d’infirmière
Pour soigner les blessés, se dévoua toute entière.
Elle apporte à chacun les paroles réconfortantes
Qui, dans la douleur, sont d’une douceur charmante.
Votre départ fit à tous une très grande émotion.
Mais nous gardons de vous une inoubliable impression.
Quand nous serons guéris, nous retournerons au front
Et de nos frères nous saurons venger l’affront.
Espérant un jour, voir la France hautaine,
Étendre ses grandes ailes sur l’Alsace Lorraine.