Laissant à la caserne de nombreuses connaissances
J’eus le cœur bien gros, en songeant qu’à Cognac là-bas
Je laissais des parents, des amis, que je reverrais peut-être plus.
Combien de fois belle ville chérie, je pensais à toi
Nul ne pourrait le dire, car je le gardais pour moi.
Je revoyais les belles promenades, faites dans tes environs
Les bois, les collines et les nombreux vallons.
Ton hôtel de ville, son jardin, ses superbes massifs
Où viennent s’égayer les enfants et les vieillards pensifs
Ton immense parc où du matin au soir, volent les oiseaux
Dont les chants retentissent de tes plus grands ormeaux.
Et ta grande rivière, qui chaque jour emmène les bateaux
Chargés de tes eaux de vies si réputés, partant à pleins tonneaux.
Ton commerce est connu de tout le monde entier
Et partout dans tous les milieux on a pu t’apprécier.
Dans tes prairies, s’étendant à perte de vue
Les troupeaux viennent paître l’herbe drue
Sous les yeux des bergers, qui les cœurs pleins d’entrains
Font retentir à pleine voix leurs plus jolis refrains
Je revois la maison de campagne où j’allais avec ma famille
Jouer au tennis et me reposer sous la charmille.
Les jeux n’étaient pas rares aussi le temps ne durait pas
Et nous retournions tranquillement après un bon repas.
Cher Cognac, je garde l’espérance de revenir pour toujours
Et dans ton sein s’écoulera tous mes vieux jours.