Dont le doux regard brille d’une ardeur guerrière
Pour aller défendre ta patrie menacée
De suite vers la frontière tu fus prêt à marcher.
Après les adieux aux parents et connaissances
À qui tu donnas à tous une grande espérance
Couvert de fleurs, vaillant tu partis sur le front
Heureux de pouvoir de nos pères venger l’affront.
Maintenant tous les jours, sur les champs de bataille
Se jouant des obstacles et bravant la mitraille
Sans jamais connaître la moindre défaillance
À l’univers entier tu montres ta vaillance.
Quand le clairon sonne, des yeux tu ne perds la trace
Du drapeau tricolore, qui flotte dans l’espace,
Et à la charge fatale, tu t’élances dans le rang
Si la balle meurtrière vient arrêter tes pas
(...)
Couchés sur l’herbe épaisse, à l’abri des chariots
Brisés par la fatigue, tout le monde s’endort.
Après des rêves affreux, ils se réveillent enfin
Et sous un ciel brûlant ils reprennent le chemin
Car là-bas on entend comme une voix meurtrière
Le terrible canon qui tonne sur le derrière.
Maudissant les teutons, qui volent leurs foyers
Que parfois ils ont eu de la peine à payer
La rage dans le cœur et les larmes dans les yeux
Ils attendent vaillamment la vengeance de Dieu.